Ce que la faillite de Northvolt nous dit de l’Europe

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Faut-il sauver Northvolt quoi qu’il en coûte ? Le pionnier suédois des batteries est en très mauvaise posture. Après s’être placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites en novembre, il vient de déposer le bilan dans son pays d’origine. Selon Reuters, fin janvier, la dette de Northvolt s’élevait à plus de 8 milliards de dollars (7,33 milliards d’euros) pour l’ensemble des neuf entités du groupe placées sous le régime du chapitre 11, selon des documents.

Faut-il renflouer la start-up et sauver ses 5000 emplois en attendant que le marché des batteries électriques décolle en Europe ? Qu’est ce que ce cette défaillance dit de la politique d’innovation européenne ? Nous avons posé la question à deux experts.

«Financer dans la durée» : Emmanuel Hache, Adjoint scientifique à IFP Énergies nouvelles

«La faillite de Northvolt met un coup d’arrêt aux aspirations européennes dans l’industrie de la batterie. S’il y a sans doute de nombreux aspects à revoir dans la stratégie du producteur suédois de batteries, sa potentielle disparition envoie un signal aux Européens : nous sommes davantage des incubateurs que des acteurs capables de financer des entreprises quand elles ont commencé à montrer leur potentiel. L’Union européenne est présente dans les phases initiales, mais pas quand les entreprises ont besoin d’un financement sur la durée. Or, le véhicule électrique et la batterie sont des vecteurs essentiels à la décarbonation.

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