« Notre feuille de route aujourd’hui : mesurer, réduire et s’adapter »
Publié le 11/04/2024 2 minutes de lecture
Avec 240 000 collaborateurs et la première flotte de véhicules électriques en Europe, le Groupe La Poste poursuit sa décarbonation vers l’objectif « zéro émission nette » en 2040. Parmi ses choix stratégiques, un engagement ciblé sur le territoire local. Explications avec Laure Mandaron, Directrice RSE de la branche Service Courrier Colis du Groupe La Poste.
Comment la stratégie climatique du Groupe La Poste a-t-elle évolué ces dernières années?
Depuis 20 ans, le Groupe La Poste poursuit une stratégie en trois axes qui passe par la mesure de nos émissions de gaz à effet de serre (GES), la réduction de notre empreinte carbone et la compensation de nos émissions résiduelles, en finançant notamment des projets internationaux labellisés par les standards les plus exigeants (VCS, Gold Standard). En 2024, nous avons pivoté pour nous concentrer sur le territoire français tout en amplifiant notre décarbonation. Désormais, les projets que nous finançons en France sont liés à la gestion forestière, à l’agro-foresterie et à l’agriculture. Ils visent la création de « puits carbone » pour capturer le CO2, notamment grâce à la plantation d’arbres adaptés aux changements climatiques. Donc aujourd’hui, notre stratégie a évolué en « mesurer, réduire et s’adapter ».
Votre objectif d’arriver à « zéro émission » en 2040 est-il réaliste ?
L’inducteur majeur de la décarbonation passe par les transports routiers. La collecte et la livraison ne pèsent que 20% de nos émissions de CO2. Nous pouvons agir sur l’acheminement longue distance en utilisant par exemple l’intelligence artificielle et opérationnelle pour supprimer les kilomètres inutiles. Nous optimisons également les chargements grâce à la technique du « vrac rangé » pour n’avoir aucun vide dans les camions. Enfin, nous cherchons la meilleure solution pour rouler avec des énergies bas carbone. C’est le point le plus compliqué car les infrastructures d’avitaillement ne sont pas assez développées en France. Nous avons fait le choix du bio-gaz et des bio-carburants pour garantir notamment l’autonomie et la meilleure performance environnementale. Les poids lourds électriques, ou à l’hydrogène, restent encore expérimentaux, mais nous sommes en phase d’acquisition d’une trentaine de camions électriques pour réaliser les liaisons d’approche des agglomérations, comme à Lyon par exemple.
Pourtant, La Poste possède une flotte de véhicules électriques en ville…
En ville, les distances sont plus courtes. Pour ses livraisons, La Poste a déployé une flotte de 36 900 véhicules électriques dont 11 000 véhicules utilitaires légers, la première flotte en Europe. Parallèlement, nos prestataires de livraison basculent très significativement vers l’électrique. Aussi, à date, dans les 22 métropoles françaises, le taux de véhicules électriques de notre parc dépasse les 54%, et nous atteignons même 100% sur Paris. Pour nos clients, comme les entreprises de vente par correspondance, la livraison décarbonée est un réel critère de différenciation.
Sur quelles autres composantes agissez-vous pour réduire votre bilan carbone ?
La Poste vend beaucoup d’emballages et d’enveloppes. Nous cherchons constamment à innover avec les fabricants. Aussi, nous avons développé, pour les clients Grand Public, une nouvelle gamme d’emballages robustes, éco-conçus et réutilisables. A l’horizon 2025, tous nos emballages seront réutilisables. Nous travaillons aussi avec l’écosystème des fabricants d’emballages d’expédition réemployables pour le marché du e-commerce : nous avons développé un label « Reposte » qui permet aux e-commerçants de s’assurer que l’emballage proposé est robuste, adapté aux processus industriels de tri et de transport et doté d’une empreinte environnementale moindre qu’un emballage équivalent à usage unique. Si l’on considère l’ensemble du cycle de vie d’une livraison d’un colis, 30% des impacts CO2 sont liés à l’emballage !
Finalement, le Groupe la Poste ne s’occupe pas seulement de sa propre décarbonation, mais aussi de celle des autres ?
Nous travaillons en permanence avec nos clients sur la modélisation de leur stratégie climatique et sur l’optimisation des liaisons et de leurs emballages. Nous ne sommes pas pour autant un cabinet conseil ! Nous œuvrons dans une logique gagnant/gagnant, avec les TPE comme avec les grands groupes. Nous avons développé également des outils en ligne, notre Score Ecologique, pour aider les entreprises et les particuliers à faire les meilleurs choix. Par exemple, on entend souvent dire que la livraison en point relai est moins polluante. Pourtant, il y a de grandes chances que vous alliez chercher votre colis en voiture thermique, multipliant ainsi par 2,5 son empreinte carbone totale. Partager l’information avec le plus grand nombre et permettre à chacun de faire le bon choix, c’est tout l’enjeu d’une décarbonation réussie.
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