Le virage vert des grands projets urbains
Publié le 19/03/2024 3 minutes de lecture
Les conséquences du bouleversement climatique viennent percuter les projets urbains déjà lancés ou non. Certains élus s’interrogent sur le bien-fondé de poursuivre ces programmes potentiellement obsolescents. Ajouter de la nature, diminuer le nombre de logements prévus… un mouvement apparaît.
@ Nantes Metropole
Un canal qui coule vers la mer d’un côté, l’Orne de l’autre… Et, au milieu, une presqu’île. A deux pas du centre-ville de Caen (108 200 hab.), elle accueillait autrefois un site industrialo-portuaire, avant de basculer dans une période de reconquête urbaine, à l’orée des années 2010. Maire de Caen et président de la communauté urbaine de Caen la mer (48 communes, 276 300 hab.), Joël Bruneau pilote depuis une décennie le projet urbain de Caen Presqu’île et ses 300 hectares.
« Nous avons toujours eu en tête la gestion du risque “inondation” », souligne-t-il. Pour autant, face à un projet maintes fois présenté comme « résilient », l’élu a « décidé d’appuyer sur le bouton “pause” », à l’échelle de la zone d’aménagement concerté « nouveau bassin ». « Disons que nous prenons le temps, avant de lancer les logements », indique-t-il. Le temps d’une étude sur l’impact de l’élévation du niveau de la mer sur la basse vallée de l’Orne, dont les premiers résultats ne seront pas connus avant la mi-2025.
Une végétation appelée à s’étendre
Au total, 2 500 logements figuraient au programme de « nouveau bassin ». Finalement, « peut-être y en aura-t-il moins ou… pas du tout », glisse le maire, qui base sa décision « sur des données scientifiques » : un rapport de mars 2023 du Giec normand (constitué d’experts régionaux), faisant état de perspectives d’une élévation du niveau de la mer susceptible d’atteindre, à horizon 2100, de 0,4 à 1,1 mètre ! Ainsi, Joël Bruneau s’interroge sur la pertinence de « s’étendre sur des lieux où nous savons d’ores et déjà que nous ferons face à de gros problèmes d’ici 80 à 100 ans ».
Suspendre un projet urbain emblématique et largement engagé pour des raisons climatiques ? Selon l’urbaniste Sylvain Grisot, « ce type de décision était tout bonnement inimaginable il n’y a encore pas si longtemps, en 2019 : avant la pandémie, la crise énergétique, climatique etc. » D’autant plus lorsque les équipes en place ont largement développé le projet en question, voire l’ont lancé.
Une situation que connaît Johanna Rolland, présidente de la métropole de Nantes. Elle ne nie pas une forme de prise de conscience récente. Précisément, « à l’été 2022. Les gens ont vécu les effets concrets, physiques du réchauffement climatique, souligne-t-elle. Quand l’époque change, les projets urbains doivent changer ». Si elle n’a pas retouché la très minérale place du commerce, tout juste réhabilitée en cœur de ville, l’élue a, en revanche, revu et corrigé son projet d’aménagement de la « Petite-Hollande », lancé en 2017. L’idée maîtresse : davantage de nature et d’îlots de fraîcheur. Dans la première mouture, il était question de berges cultivées et d’un projet qui descende vers la Loire. Maintenant, c’est l’inverse, avec une végétation existante qui reste et est appelée à s’étendre vers la place. Demain, quatre hectares de pleine terre donneront à ce site des allures de jardin partagé, soit quatre fois plus qu’actuellement et « un de plus que dans le projet initial », ajoute-t-elle.
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