Construire vos nouveaux locaux en bois : oui… mais attention
Publié le 14/06/2024 3 minutes de lecture
L’avenir du marché du BTP sera vert si l’on en croit le virage que ce secteur d’activité prend progressivement depuis la nouvelle règlementation environnementale RE2020. Désormais, cycle de vie des matériaux et bâtiments à énergie positive sont de mise pour toutes les constructions neuves. Vous imaginez alors un bâtiment en bois massif pour vos locaux ? Attention, ce n’est pas toujours la bonne solution…
Le béton gris n’a plus la cote. Prisé par les plus grands architectes du 20e siècle, Le Corbusier en tête, ce mélange de ciment et de sable (ou de gravier) pèse lourd sur la balance environnementale. Il entre aujourd’hui en contradiction avec les critères de la RE2020, notamment en termes de production. Le marché du BTP prend donc un nouveau virage et les constructeurs s’adaptent. « Les maîtres d’ouvrage réfléchissent de mieux en mieux aux structures des bâtiments qu’ils souhaitent faire construire, explique Jean-Louis Albizati, directeur général de l’entreprise de BTP Albizzati Père et fils à Belfort qui vient de racheter Sogycobois Constructeur Bois. Les critères de développement durable, d’économie d’énergie, d’isolation, de cycle de vie des matériaux, sont mieux notés et peuvent même passer devant le critère économique. » Et si les nouvelles normes environnementales ont fait grimper le coût de la construction de 25 à 30%, l’investissement pourra être récupéré grâce aux économies d’énergies réalisées sur le fonctionnement.
50% de chauffage économisé
Lorsque l’on pense construction durable et bâtiment à énergie positive, c’est le bois qui arrive en tête des matériaux plébiscités. La France est en effet leader européen dans ce domaine avec une filière bois bien organisée. Les nouveaux bâtiments à usage tertiaire et les locaux d’activité seront-ils donc tous en bois d’ici à 2050 ? Le matériau a de quoi séduire, avec une performance d’isolation multipliée par 12 par rapport au béton. À épaisseur de mur identique, un bâtiment en bois permet ainsi d’économiser 50% de chauffage. Et, contrairement à une idée reçue, le bois réagit mieux aux incendies et propage la chaleur dix fois moins vite que le béton. Mais construire un bâtiment tertiaire ou industriel tout en bois n’est pas à la portée de toutes les entreprises de BTP. La moindre malfaçon, la moindre infiltration d’eau et les dégâts peuvent être considérables. Mieux vaut choisir une société réputée dans ce domaine, avec pignon sur rue et qui offre des garanties décennales couvertes par une bonne assurance.
Préserver la ressource en bois
Côté esthétique, l’aspect extérieur peut avoir son importance, surtout s’il s’agit d’un siège social dans la mesure où il participe à l’image de l’entreprise. En quelques années, la jolie couleur dorée d’un bardage bois va incontestablement virer au gris. Il faudra donc accepter que le bois vieillisse, « sauf à utiliser un revêtement qui devra être renouvelé régulièrement, donc des coûts d’entretien supplémentaires avec des produits pas forcément écologiques. »
Autre élément à prendre en compte : la ressource. Le bois est un matériau renouvelable, mais un arbre a besoin de temps pour grandir. « À se focaliser uniquement sur ce matériau, avec des bâtiments en bois massif, on risque d’épuiser la ressource. Sachant qu’elle se renouvelle tous les 20 ans environ, il est plus réaliste de travailler en synergie avec d’autres matériaux et d’ajuster les modes constructifs. De plus, en fonction des exigences structurelles de votre bâtiment, vous aurez besoin de béton », précise Jean-Louis Albizati. Et voilà le retour du béton ! Mais un béton décarboné ou bio-sourcé : béton de chanvre, de chaux, de fibres de bambou ou de terre crue… les exigences environnementales dopent l’invention et la créativité des fabricants.
Associer ossature bois, béton écologique et isolant naturel
Même constat pour les isolants naturels en paille compressée, en chanvre ou en textile à base de vêtements et tissus recyclés. « Tous les systèmes constructifs répondent à des normes strictes qui garantissent la sécurité et la pérennité des matériaux. Ils prennent en compte leur tenue structurelle, leur résistance au feu, aux champignons ou aux insectes », assure le directeur. Le combo gagnant serait donc d’associer ossature bois, béton écologique et isolant naturel, en gardant en tête que la construction d’un bâtiment ne représente de 25% de son empreinte carbone. Le reste, c’est son fonctionnement au quotidien et sur les 50 prochaines années pour lesquelles il a été conçu.
Le bois réagit mieux aux incendies et propage la chaleur dix fois moins vite que le béton
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