Après la COP29, «je suis surtout fâché», déclare le chercheur François Gemenne

Publié le 04/12/2024      3 minutes de lecture

La COP29 s’est achevée sur un double échec avec un piètre accord sur le financement aux pays en développement et une véritable reculade sur les énergies fossiles. Analyse avec François Gemenne, auteur du rapport du GIEC, chercheur spécialisé dans les questions environnementales et climatiques.

François Gemenne

© JOEL SAGET / AFP

François Gemenne milite pour des investissements privés dérisqués dans les pays du Sud.

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La COP29 s’est achevée dimanche 24 novembre à Bakou sur un sentiment général d’échec. Les pays en développement réclamaient 1300 milliards de dollars, ils en eu 300 ce qui a provoqué leur colère. Surtout, les pays du Golfe et la Chine continuent à refuser de se ranger du côté des pays du Nord pour mieux éviter de participer au financement. Le chercheur François Gemenne rappelle que ce financement est prévu pour 2035, alors qu’il a déjà été difficile d’atteindre l’objectif précédent de 100 milliards (avec deux ans de retard). Cette COP29 a aussi été marquée par l’absence d’avancées sur l’adaptation et le recul sur les énergies fossiles. Les yeux sont maintenant tournés vers le Brésil où aura lieu la COP30 du 10 au 21 novembre 2025 à Belém en Amazonie. Bilan et perspectives avec François Gemenne.

L’Usine Nouvelle – J’imagine que vous êtes déçu par les résultats de la COP29 ?

François Gemenne – Je suis surtout fâché. Je pense qu’il ne pouvait pas en être autrement. On a commis l’erreur d’organiser la COP autour de la question des financements des pays du sud. Des fonds prévus pour 2035 sont quelque chose d’uniquement symbolique. Les enjeux de lutte Nord-Sud ne nous permettent pas de faire baisser concrètement les températures de -1°C. Nous avons assisté à des discussions de marchands de tapis avec des plans sur la comète. Il aurait été préférable de débloquer 10 milliards de dollars tout de suite et voir comment mobiliser le secteur privé, plutôt que de signer un mauvais accord sur 300 milliards à l’horizon 2035.

En désignant Bakou pour la COP29, n’était-ce pas chronique d’un échec annoncé ?

Le choix de Bakou était très hasardeux. Il faut organiser les COP dans des démocraties. J’étais plutôt d’accord avec le choix de Dubaï et nous avons obtenu un accord acceptable, mais à Bakou, non seulement ce régime autoritaire dépend du pétrole et du gaz, mais il n’a aucune expérience des négociations. Et les COP qui réussissent sont préparées longtemps à l’avance comme la COP21 à Paris. Or l’Azerbaïdjan a été désigné beaucoup trop tardivement.

Que pensez-vous de la position française durant le sommet de Bakou ?

La position française a été correcte et honnête. Je comprends tout à fait que le Président de la République et la ministre de la Transition écologique aient refusé de se rendre à Bakou. Et la France fait plutôt partie des bons élèves.

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