Stratégie de décarbonation des industries : comment trouver un équilibre entre les obligations légales et les compensations carbone volontaires

Publié le 25/10/2023      4 minutes de lecture

Tandis que les dates butoirs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre paraissent encore éloignées, les trajectoires stratégiques à initier à l’heure actuelle se dessinent de manière plus concrète. Les industries se trouvent confrontées à de multiples outils visant à répondre aux exigences réglementaires pour s’engager dans des actions volontaires, sous la pression des normes européennes. Examinons plus en détail cette situation.

Leyton partenariat

Décarbonation des industries

La Stratégie Nationale Bas-Carbone, instaurée par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte en 2015, représente le plan d’action de la France dans sa lutte contre le réchauffement climatique. Actuellement, environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France émanent du secteur industriel. Atteindre une décarbonation totale de ce secteur d’ici 2050 semble peu envisageable étant donné que certaines émissions demeurent incompressibles. Cependant, des objectifs précis ont été définis : une réduction des émissions de 35 % d’ici 2030 et de 81 % d’ici 2050. « C’est un réel défi pour l’industrie manufacturière française, impactée par la Covid et la crise ukrainienne, relève Marc La Rosa, directeur Marché Contribution/Carbone Volontaire de Leyton. (cabinet de conseil en financement pour un progrès durable). Toutefois, les industriels ont bien conscience qu’il est urgent d’agir pour la planète, mais aussi pour satisfaire une demande de plus en plus affirmée émanant de la population, des fournisseurs, des donneurs d’ordres publics. Et même des salariés de plus en plus soucieux de l’impact écologique de leur entreprise ». Une recherche d’équilibre entre obligations légales et projet de compensation carbone volontaire est de mise.

Stratégie de décarbonation

Selon Olivier Denappe, directeur Marché/Quotas Carbone chez Leyton, « il y a aura toujours des mauvais élèves, mais nous constatons de réels efforts concernant le secteur de l’industrie. Selon l’étude réalisée par L’Usine Nouvelle et Leyton, publiée en septembre 2022, 2 industriels sur 3 ont déjà réalisé un bilan carbone et 37 % d’entre eux ont mis en place une stratégie bas carbone en réponse à ce bilan ». Le constat est le même chez Marc La Rosa, qui statue ce résultat comme un moment de transition écologique pour les entreprises industrielles : « après un bilan carbone, il est normal et souhaitable de s’accorder du temps pour digérer l’information et trouver les ressources internes ou externes pour fixer la stratégie à suivre ». Ce constat est d’autant plus marquant lorsque l’on sait que les efforts à fournir sont de taille : « Le plan de décarbonation est lourd, admet Marc La Rosa, mais nous sommes là pour les épauler et trouver des leviers de financement ». Leyton a notamment lancé Leyton Financial Services, une filiale dont l’objectif est de négocier de quotas carbone sur le marché EU-ETS. « Cela permet aux industriels de sécuriser leur approvisionnement en quotas pour remplir leurs obligations, de vendre leur excédent de quotas en cas de besoin de trésorerie, et de mettre en place une stratégie de gestion de risque prix »,  traduit Olivier Denappe.

Limiter son impact en trouvant un équilibre

Étant donné que la neutralité carbone ne peut être pleinement atteinte dans ce secteur pour l’environnement, Leyton propose d’accompagner les entreprises les plus ambitieuses qui ont la volonté de compenser en contribuant à des projets pour équilibrer leur situation. D’après l’étude réalisée par le cabinet de conseil et L’Usine Nouvelle, 12 % des industriels ont déjà contribué financièrement à des projets de contribution carbone volontaire. « Ce chiffre peut paraître faible, mais il est en pleine croissance. Le marché a plus que doublé en 2021, et 2022 est un excellent cru », développe Marc La Rosa. Cependant, ce type de projets reste toujours une source de fantasmes chez certains. « En réalité, tout est vérifié et sécurisé, insiste Marc La Rosa, nous sélectionnons les projets à l’intérieur de standards (dont le label bas carbone pour les projets français). Nous évaluons ensuite la méthodologie liée à ce projet et nous regardons si elle peut correspondre à notre client. Enfin, nous construisons un message adapté pour expliquer la démarche de l’industriel et éviter qu’il soit taxé de greenwashing ». Les experts s’expriment d’une seule voix : « les sujets liés à l’écologie sont au-dessus de la pile des préoccupations des employeurs. Il y a de plus en plus de demandes de contribution, par conséquent de plus en plus de dossiers et une qualité en hausse ». Les signes sont positifs. Les entreprises peuvent compter sur un accompagnement spécifique et des aides afin de lier la mise en conformité réglementaire et la démarche volontaire. Pour couronner le tout, la mise en place de telles actions s’avère payante et contribue à un cercle vertueux. « Dès lors que l’on tente de s’améliorer, de se transformer pour réduire son impact cela motive les salariés et valorise l’entreprise avec beaucoup de possibilités complémentaires : réduire son empreinte carbone, vendre son surplus, bénéficier de subventions et d’aides… Tout cela permet de rendre la marche de la transformation plus facile à gravir », conclut Marc La Rosa.

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