Le devoir de conseil se met doucement au vert

Publié le 04/09/2023  2 minutes de lecture

par la rédaction de “L’Argus de l’assurance”

Les conseillers en investissements financiers sont conscients de leur rôle vis-à-vis de l’épargne durable, mais ils peinent encore à intégrer ces obligations de conseil, comme en témoignent les courtiers et CGP que nous avons interrogés.

Eoliennes dans un paysage vert

« Nous sommes dans un entre-deux », observe Ludovic Laguilliez, directeur du groupe Actéor, un family office lyonnais. « Nous avançons pas à pas », ajoute Samuel Piovesan, gérant associé de Quartz Patrimoine dans le nord de l’Ardèche. « La révolution est encours, mais la réglementation n’est pas encore complètement intégrée », renchérit Frédéric Bonnan, agent général Abeille vie et patrimoine à Lyon. La révolution dont il parle, c’est celle de la finance durable portée par le Green Deal européen de 2019 en vue de rendre notre continent climatiquement neutre à l’horizon 2050. Elle vise les gestionnaires d’actifs, qui doivent être plus transparents sur la composition de leurs fonds, et les distributeurs, qui doivent recueillir les préférences ESG de leurs clients.

SFDR classe les produits financiers

Pour lutter contre le greenwashing, le régulateur européen a renforcé le cadre réglementaire de la finance durable en adoptant le SFDR (règlement sur la transparence des investissements durables) en mars 2021. Les gérants d’actifs doivent mieux informer leurs clients sur l’impact RSE de leurs produits en les classant en trois catégories :

  • Article 6 : produits financiers sans objectif de durabilité explicite;
  • Article 8 : produits financiers ayant des caractéristiques environnementales ou sociales, mais sans critères de durabilité contraignants;
  • Article 9 : produits financiers à vocation durable, avec des objectifs clairs et des critères contraignants.

Durabilité ou rendement ?

« Nous avons un rôle pédagogique, estime Samuel Piovesan. Pour sensibiliser les épargnants aux vertus de la finance durable, mais aussi pour s’assurer qu’ils comprennent bien ce que nous leur proposons. » Son cabinet a ainsi adopté un petit questionnaire « pour décrypter les différents sigles et mesurer l’appétence des clients à l’épargne durable ». Ce questionnaire s’est affiné au fil du temps : « Quand on leur demande s’ils ont envie d’investir dans des fonds durables, les clients répondent toujours oui, sourit Samuel Piovesan.