«La décarbonation est un enjeu fort pour les collectivités locales»
Publié le 10/05/2024 2 minutes de lecture
Les pouvoirs locaux s’emparent du sujet « décarbonation ». Investissements, recrutements, management : c’est désormais un enjeu de premier plan pour les collectivités, qui y consacrent une part croissante de leurs dépenses annuelles.
Comment les collectivités territoriales peuvent-elles avancer sur le chemin de la décarbonation? L’avis de Laurent Guezennec, en charge du groupe de travail Energie-Climat, à l’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF)
Le président de la République Emmanuel Macron ambitionne d’être le président de la décarbonation. Qu’en est-il au sein des collectivités locales ?
Dans les collectivités, il y a essentiellement deux sujets décarbonation : l’énergie et les matériaux. Face à la hausse des coûts de l’énergie, ce premier sujet s’est imposé. Au-delà des impératifs climatiques, il y a un impératif de maîtrise des coûts, tout particulièrement dans une période budgétaire très contrainte. De plus en plus de collectivités s’efforcent donc de remplacer le chauffage au gaz par des pompes à chaleur, de développer les énergies renouvelables comme le solaire ou la géothermie… Avec un bémol : le coût de l’investissement de départ que toutes les collectivités ne peuvent pas se permettre.
Le second sujet, c’est la décarbonation des matériaux. Les collectivités essaient de travailler sur des matériaux plus biosourcés, d’autant plus que ces matériaux sont souvent plus performants que les matériaux de synthèse. Même si c’est encore relativement marginal, on voit des collectivités utiliser la paille, la terre crue… Ce sont des matériaux durables, souvent locaux, qui ont des performances thermiques l’hiver, mais aussi l’été. Le processus est long, mais la prise de conscience est là et il y a de plus en plus de structures, comme par exemple le réseau national Bâtiment durable, qui accompagnent les professionnels sur ces sujets.
Comment la décarbonation impacte-t-elle les métiers, et notamment celui d’ingénieur ?
La plupart de nos métiers sont aujourd’hui concernés par la décarbonation : le bâtiment, la voierie, l’éclairage, les parkings… Jusqu’à présent, les ingénieurs territoriaux avaient pour beaucoup une formation plutôt généraliste. Or, aujourd’hui, répondre aux enjeux climatiques nécessite souvent de se spécialiser. Par exemple, les systèmes de régulation, le fonctionnement d’un bâtiment deviennent à eux seuls des sujets. Il faut également disposer de plus en plus de connaissances dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le socle de formation reste identique, mais des cursus pointus orientés Energie, Performance, etc. se développent.
« Au-delà de 10.000 habitants, une collectivité a intérêt à recruter un économe de flux »
Vous évoquez de nouvelles compétences. Mais y a-t-il des nouveaux métiers ?
Oui, et en premier lieu celui d’économe de flux. Comme tous les métiers ne peuvent pas avoir les connaissances suffisantes en matière de décarbonation, les collectivités recrutent de plus en plus des économes de flux. L’économe de flux a les compétences requises pour accompagner ses collègues sur toutes ces questions. Et c’est prouvé : au-delà de 10.000 habitants, une collectivité a intérêt à recruter un économe de flux car ce poste est très vite rentabilisé par les maîtrises d’énergie générées.
Les collectivités recrutent massivement sur ces questions…
L’AITF compte 3500 membres, la plupart des ingénieurs sont concernés par ces questions de décarbonation. Nous n’avons pas de données chiffrées, mais le secteur de la décarbonation est très porteur. Malheureusement, les collectivités ont énormément de mal à recruter des ingénieurs. La concurrence avec le privé est rude : les salaires sont plus élevés, les projets parfois plus attractifs, les perspectives à l’international réelles… Le recrutement de professionnels qualifiés dans ce domaine est un vrai enjeu au sein de la fonction publique territoriale. C’est le cas pour les ingénieurs, mais pas seulement. La problématique est la même pour les techniciens territoriaux car la décarbonation concerne aussi les ateliers, les plombiers, les électriciens, etc. Et là aussi, les collectivités sont en concurrence avec le privé.
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