«La croissance du numérique n’est pas soutenable», selon Benjamin Ninassi (Inria)

Publié le 07/09/2023  2 minutes de lecture

par la rédaction de « L’Usine Nouvelle »

Benjamin Ninassi, l’adjoint au responsable du programme Environnement et numérique de l’Inria, alerte sur la nécessité de s’engager dans la sobriété.

Benjamin Ninassi, l’adjoint au responsable du programme Environnement et numérique de l’Inria

L’Usine Nouvelle – L’empreinte carbone du numérique, qui représente 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, pourrait tripler entre 2020 et 2050, selon une récente étude de l’Arcep et de l’Ademe. Cela vous inquiète-t-il ?
Benjamin Ninassi – La croissance numérique actuelle n’est pas soutenable, surtout si à terme 100 % de la population mondiale est connectée, contre 52 % en 2018. Plusieurs études prévoient une progression dramatique des objets connectés, de 34 milliards aujourd’hui à 45 milliards d’ici à 2025. Outre les émissions de CO2, on peut citer la pollution de l’air et des sols liée à l’extraction des matières premières, qui contribue dans certaines régions au stress hydrique et à l’artificialisation des sols.

Comment quantifie-t-on l’impact du numérique ?
On peut quantifier les impacts environnementaux liés au cycle de vie d’un appareil, mais on ne sait pas évaluer de manière standardisée les impacts des services numériques. L’Inria a des projets de recherche en cours sur ce sujet. Ce qui est sûr, c’est que si demain nous déployons massivement de nouveaux services comme le métavers, cela va nécessiter le renouvellement ou l’ajout d’un certain nombre d’équipements, donc de nouvelles infrastructures.