Construction Energie Financementpar Laurent Miguet - Le Moniteur

Infrastructures : le transport à l’offensive sur le climat

Publié le 03/05/2024      4 minutes de lecture

Les professionnels des mobilités sont à l’initiative pour adapter les ouvrages à une France à +4°C et atténuer le réchauffement climatique.

Porte containers
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Méthodes en essaimage

Le lendemain, en commentant le rapport de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) sur « les coûts de l’adaptation », les conseillers du ministre confirmaient la place majeure du transport dans la stratégie en cours de formalisation. Le calendrier du Pnacc découlera des besoins identifiés par la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc).

Le volet routier de cette dernière fait l’objet d’une étude confiée à Setec par la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM) en vue d’un rendu à la mi-2025. La commande porte sur les 21 073 km du réseau concédé et non concédé de l’Etat – valorisé à 311 Mds € – analysé dans des carrés de huit km de côté, sous trois angles : la vulnérabilité, le coût de l’inaction et les pistes d’adaptation. « D’autres gestionnaires d’infrastructures pourront décliner la méthodologie », a précisé André Horth, inspecteur général des routes, le 26 mars dernier au congrès de l’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim), tenu à Montpellier.

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Mais l’Etat n’a pas attendu l’élaboration du Pnacc 3 pour éveiller les consciences. Dès la fin des années 2010, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et les transports (Cerema) signait une première contribution méthodologique, connue par son sigle, Asait, comme Approche systémique d’adaptation des infrastructures de transport. Rodée dès 2019 par la Nièvre sur son réseau routier dans le cadre de l’élaboration de son plan climat-air-énergie territorial, la feuille de route en 10 étapes a séduit SNCF Réseau, même si Yann Freson, responsable de la stratégie nationale à la direction générale stratégie et affaires, précise d’emblée les limites de l’exercice : « Impossible de prétendre à l’exhaustivité sur nos actifs hétérogènes répartis sur un réseau de 40 000 km. »

L’utilisation de l’outil du Cerema débouche sur une hiérarchisation des interventions en quatre catégories, des plus aux moins coûteuses : l’action sur la robustesse, la résistance, la redondance et le repli. « Le sujet ne relève pas que du génie civil. Il recourt également à l’intelligence artificielle, utilisée pour simuler les impacts sur un jumeau numérique de nos infrastructures », détaille Yann Freson.