En Europe, le relatif retour en grâce du nucléaire pour assurer la transition écologique
Publié le 30/05/2024 5 minutes de lecture
Grâce au lobbying de la France, le nucléaire n’est plus tabou à Bruxelles et a gagné le statut de technologie de transition dans la taxonomie verte. Si la porte est ouverte aux investissements, le secteur doit parvenir à cesser les dépassements budgétaires et les retards importants sur les programmes pour jouer pleinement ce rôle.
© Pascal Guittet
Dans l’Union européenne, le nucléaire a le statut de technologie de transition dans la taxonomie verte. Ce qui lui ouvre la porte aux investissements dans le secteur.
«Depuis deux ans, il y a eu une révolution doctrinale sur le nucléaire en Europe», s’est félicité Emmanuel Macron en marge du premier Sommet sur l’énergie nucléaire, le 21 mars, à Bruxelles. Malgré l’hostilité de l’Allemagne, qui parie sur les renouvelables, et l’opposition farouche de l’Autriche, du Luxembourg et de l’Espagne à l’atome, l’énergie nucléaire a conquis de haute lutte – sous l’action de la France – le statut de technologie de transition dans la taxonomie verte, ouvrant la porte aux investissements dans ce secteur. Fin 2021, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, avait fini par reconnaître que l’Union avait «besoin» du nucléaire «comme source d’énergie stable» pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050.
Un statut obtenu sous certaines conditions. La Commission demande ainsi aux États exploitant l’énergie nucléaire d’investir dans les technologies de quatrième génération, à neutrons rapides, qui réduisent le volume des déchets, et de développer l’utilisation des combustibles résistants aux accidents. L’accès aux financements verts n’est acté que pour la prolongation de centrales avant 2040 et la construction de réacteurs sous réserve d’une validation avant 2045, avec un droit de regard de la Commission sur les projets. «Mais on a introduit une clause de revoyure, explique l’eurodéputé français Christophe Grudler (Renew Europe), qui a créé un intergroupe sur le nucléaire au Parlement européen comptant 120 députés. En 2026, on va faire le point, reprendre tous les critères et décaler les dates de permis.»
La guerre en Ukraine a bousculé les certitudes
Ce «changement de paradigme», selon la filière nucléaire, tient aussi à l’invasion de l’Ukraine par Moscou et à la prise de conscience de la dépendance de l’Europe au gaz russe. Le nucléaire est mis en avant comme un moyen de reconquérir une relative souveraineté énergétique pour les États qui le gardent ou qui décident de l’adopter. La France promet même un nucléaire made in Europe aux pays qui préféreront l’EPR et le SMR Nuward d’EDF aux réacteurs américains ou coréens. Les solutions russes et chinoises sont pour l’instant quasi exclues du marché européen, à l’exception de la Hongrie. Début 2023, l’Alliance européenne du nucléaire a été créée, sous l’impulsion de la France, afin d’organiser cette relance et d’obtenir le respect du principe de «neutralité technologique» pour l’atome. Elle réunit la Bulgarie, la Croatie, la Finlande, la France, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède.
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