« Dans les collectivités, chaque construction fait l’objet d’une attention décarbonation »
Publié le 20/05/2024
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Ecoles, gymnases, médiathèques… Acteur central de la construction en France, le secteur public s’inscrit pleinement dans la politique de décarbonation des nouveaux bâtiments.
Les collectivités territoriales demeurent le premier investisseur public, avec près de 60% du total des dépenses engagées par les administrations. Comment s’emparent-elles des impératifs de décarbonation des bâtiments ? Le point de vue de Véronique Havet, responsable du groupe travail « Architecte Bâtiment » à l’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF)
La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit la mise en place d’une feuille de route visant la décarbonation pour les secteurs les plus émetteurs en France, dont celui du bâtiment. Comment les collectivités, qui ne cessent de construire des écoles, des conservatoires, etc., peuvent-elles agir ?
La décarbonation dans le bâtiment est clairement un enjeu majeur pour les collectivités. Aujourd’hui, dans le bâtiment, c’est l’acier qui est très énergétique, et les cimenteries. La décarbonation des bâtiments passe donc en premier lieu par le choix de matériaux autant que possible bio sourcés : la paille, le liège, etc. Nous essayons aussi de privilégier les entreprises qui innovent de façon à produire en polluant moins. Par, exemple, il y a actuellement de grands groupes sidérurgiques qui parviennent à la fusion de l’acier en consommant moins d’énergie.
La question du bilan carbone est aussi essentielle…
La plupart des collectivités privilégient désormais les cycles courts. Je suis directrice des constructions à la métropole Toulon Provence Méditerranée et, pour nous, il n’est plus question d’utiliser du granit de Chine. Récemment, nous avons par exemple réalisé un conservatoire avec de la pierre d’une carrière du Roussillon. Un autre levier, c’est la fusion de différents bâtiments pour consommer moins de foncier. Nous sommes en ce moment sur un projet d’école d’art et de pépinière d’entreprise sur un même lieu.
« Toutes les nouvelles constructions intègrent les énergies renouvelables »
L’intégration de sources d’énergies renouvelables est un autre levier…
En tant que collectivité, nous demandons systématiquement aux maitres d’œuvres de travailler avec des labels écologiques et énergétiques. Toutes les nouvelles constructions intègrent les énergies renouvelables. Les panneaux solaires peuvent être utilisés pour produire de l’électricité, les systèmes géothermiques et éoliens peuvent fournir du chauffage et de la climatisation, etc. Sur chaque projet, il y a une attention particulière portée au sujet décarbonation.
Cette donnée suppose-t-elle que les ingénieurs disposent de nouvelles compétences ?
Les directions bâtiment des collectivités ont aujourd’hui davantage besoin d’ingénieurs pour pouvoir répondre à ces nouveaux enjeux. Les sujets sont devenus extrêmement complexes. Les jeunes ingénieurs sortent d’école avec une formation poussée sur ces sujets. Les plus anciens se sont formés ou se forment auprès du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), qui a mis en place des formations dédiées, mais aussi en interne. Il y a sans cesse des innovations en la matière et les ingénieurs des collectivités doivent se tenir informés et se former.
Les collectivités ont besoin d’ingénieurs de plus en plus compétents, dotés d’expertises pointues. Mais arrivent-elles à recruter ?
C’est très compliqué, et c’est très clairement un frein à la décarbonation dans les collectivités. Les salaires dans la fonction publique territoriale sont inférieurs à ceux du privé, et il est donc très difficile d’attirer des talents. Pourtant, les collectivités portent aujourd’hui de très beaux projets, et elles n’hésitent pas en confier la responsabilité à de jeunes ingénieurs à partir du moment où ils sont compétents. Rejoindre une collectivité peut donc s’avérer une opportunité pour un jeune ingénieur : il sera certes moins bien payé, mais il va très vite être en charge de très beaux projets, ce qui, dans le privé, risque de lui prendre des années. Et puis, nous travaillons pour l’intérêt général, notre travail a du sens au quotidien.
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