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Comment TBH2 Aquitaine va sonder le sous-sol béarnais à la recherche d’hydrogène

Publié le 01/02/2024      4 minutes de lecture

L’entreprise TBH2 Aquitaine vient d’obtenir un permis exploratoire pour l’hydrogène accordé en France – une première en France. Il concerne une zone de 225 km2 dans les Pyrénées-Atlantiques. Les travaux d’exploration, d’une durée de cinq ans, devraient permettre d’en savoir plus sur les quantités potentielles d’hydrogène cachées dans le sous-sol béarnais

recherche hydrogène en sous-sol

« Des financements massifs pour explorer le potentiel de l’hydrogène blanc », c’est ce qu’a promis ce 11 décembre Emmanuel Macron. Une annonce qui fait suite à une nouvelle qui a fait grand bruit : le 3 décembre dernier, selon un arrêté du Journal officiel, était attribué le premier permis exploratoire pour l’hydrogène naturel, présent dans le sous-sol et dont l’extraction représente une alternative séduisante à la coûteuse production par électrolyse Ce premier permis, dit “permis Sauve Terre H2” a été accordé à la société TBH2 Aquitaine pour une durée de cinq ans et couvrira une zone de 225 km carrés dans les Pyrénées-Atlantiques. 

Des conditions idéales pour l’hydrogène blanc

Pourquoi cette zone ? Parce qu’elle réunit « toutes les conditions nécessaires pour rendre possible la génération et l’accumulation d’hydrogène », indique Vincent Bordmann, fondateur de Terrensis, start-up alsacienne dont est issue TBH2 Aquitaine. « La production d’hydrogène dans le sous-sol est due à l’interaction de roche mantellique avec de l’eau de pluie qui s’infiltre, et qui est en quelque sorte électrolysée, mais sans électricité, par certains minéraux, comme le fer, présents dans le manteau », explique le spécialiste. Encore faut-il que l’eau puisse atteindre le manteau, ce qui est rarement le cas. Sauf aux endroits où ce dernier n’est pas très profond, comme dans les Pyrénées Atlantiques.

Mais ce n’est pas tout : le sous-sol béarnais réunirait aussi les conditions géologiques pour une potentielle accumulation. « L’hydrogène étant la molécule la plus petite de l’Univers, il est en effet compliqué de la retenir puisqu’elle peut traverser de petites porosités. Il faut avoir des plis particuliers dans les roches avec une concavité vers le bas, qui permet de piéger l’hydrogène », d’après Claudio Strobbia, directeur scientifique et fondateur de RealtimeSeismic, une filiale de Blacklake, partenaire de Terrensis dans TBH2 Aquitaine.

Ces roches doivent aussi être particulièrement imperméables, comme l’est le sous-sol de la zone concernée grâce à la présence de couches de sel. La présence d’hydrogène a d’ailleurs été attestée par la détection de fuites en surface. Néanmoins, difficile de savoir en quelle quantité ce dernier est présent dans les profondeurs. C’est pourquoi, selon Vincent Bordmann, « grâce à ce permis, nous allons mener dans un premier temps des travaux d’exploration ».