Comment les agents généraux d’assurance font face aux risques climatiques
Publié le 29/04/2024 4 minutes de lecture
Agéa tenait, fin mars, sa première convention sur les risques climatiques. À l’origine de cette initiative, la conviction que les agents généraux ont un rôle à jouer dans la pérennité des couvertures d’assurance malmenées par le dérèglement climatique.
Les agents généraux souhaitent se positionner comme de véritables acteurs de la transition écologique. Dans cette optique, Agéa, la fédération nationale des agents généraux, devait organiser, le 28 mars, son premier événement dédié au climat. « Notre convention vise à mettre en lumière les enjeux d’assurabilité des risques et des dérèglements climatiques. Elle abordera deux volets : les dommages et les techniques pour y remédier, ainsi que le financement. Nous aspirons à traiter tous ces sujets de manière exhaustive », précise Pascal Chapelon, président d’Agéa.
Avec une prévision d’augmentation du coût cumulé de la sinistralité estimée à 17,5 Md€ d’ici à 2050, la fédération considère que le modèle économique des agents généraux est menacé. « Il est de notre responsabilité de sensibiliser et de former les agents présents, tout en leur fournissant des pistes de réflexion », souligne Grégoire Dupont, directeur général d’Agéa. De plus, la fédération est convaincue que les agents généraux ont un rôle à jouer en apportant leur expertise et leur expérience terrain aux décideurs publics, car ils sont en première ligne face aux sinistrés.
Plusieurs sujets sur le climat concernent les agents généraux. Agéa souhaite se concentrer sur deux aspects : l’assurabilité du territoire et celle de certains secteurs d’activité. « Pour exemple, les entreprises de vélos électriques rencontrent des difficultés à s’assurer en raison de l’inflammabilité des batteries, même si les pouvoirs publics encouragent ce mode de transport », explique Grégoire Dupont. Sans remettre en cause le bien-fondé de la transition écologique, la fédération pointe les problématiques d’assurance non anticipées. Ainsi, en assurance construction, « il y a une incitation des pouvoirs publics à utiliser des matériaux de réemploi. C’est une bonne initiative, sauf que la loi française sur l’assurance décennale ne couvre pas les processus utilisant ces matériaux, car ils ne relèvent pas des procédés techniques courants », détaille Pascal Chapelon.
Un livre blanc sur le climat
C’est pourquoi dans le Livre blanc qu’elle vient de publier en janvier 2024 sur le climat, Agéa a collaboré avec l’Agence qualité construction.
Un livre blanc pour s’adapter aux changements climatiques
Le Livre blanc Agéa, publié début 2024, formule quinze recommandations visant à adapter l’assurance dommages aux changements climatiques, dont quatre « propositions phares »: le maintien d’une offre assurantielle en multirisque habitation et professionnelle sur tout le territoire français pour que tous les assurés puissent bénéficier du régime d’indemnisation des cat’nat’; la création d’un observatoire sur l’assurabilité des risques climatiques, capable d’objectiver les problèmes de non-assurance géographique; l’augmentation du budget alloué au fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit fonds Barnier, et l’extension de son périmètre d’action à la prévention; et enfin, la création, pour chaque bien immobilier et foncier, d’un diagnostic de vulnérabilité aux risques naturels, sur le modèle de celui de la performance énergétique.
« Les assureurs doivent être impliqués dès le début dans les initiatives gouvernementales liées aux nouvelles technologies et à la transition écologique, sinon il est difficile de trouver des solutions », insiste Pascal Chapelon. Concernant l’augmentation du taux de surprime pour les catastrophes naturelles, Agéa juge la mesure bénéfique. Mais selon Grégoire Dupont, toute évolution dans le régime cat’nat’ doit rester circonscrite à un périmètre équivalent. Ce dernier pourra couvrir jusqu’à 3,8 Md€ de sinistres liés aux catastrophes naturelles sans faire appel à l’État. L’augmentation de la surprime contribuera à injecter 1,2 Md€ supplémentaire dans le fonds chaque année, selon les données de la CCR. « Cependant, si demain nous devons inclure la tempête dans ce fonds, ces ressources pourraient ne pas suffire, explique le président d’Agéa. Nous pourrions envisager d’élargir le périmètre du fonds Barnier pour inclure des phénomènes tels que l’érosion côtière et les submersions, tout en maintenant le régime cat’nat’ inchangé. »
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